Vendredi 1er

Feb 01 2013

Je tiens un bon rythme de lecture ces derniers jours. J’arrive à lire entre quarante et cinquante pages, ce qui est exceptionnel étant donné mon emploi du temps. J’ai toujours tendance à penser que ceux qui se cachent derrière le manque de temps pour dire qu’ils n’ont pas le temps de faire ceci ou cela ne sont que des menteurs. Le temps, ça se prend, ça s’aménage, il n’y a rien d’autre à dire.
Mes doigts sentent le papier des livres et le bout de mes doigts est presque rendu lisse au contact de ces pages qui défilent. Je lis au petit matin, dans la froideur des courants d’air, posant un plaid sur mes jambes pour ne avoir les pieds gelés. Je suis finalement comme un petit vieux, entouré des seules choses qui me donnent le plus excitant des plaisirs, mes livres… Cela pourrait être triste, mais c’est la vie que j’ai choisi.

15h54 : Je suis content, j’ai passé mon après-midi à la préfecture. Vu l’état dans lequel je suis, je pense que si j’étais resté assis plus longtemps, je serai tombé de fatigue. Pour ne pas m’arrêter, je suis passé au Grand Cercle et j’ai encore craqué pour des bouquins. J’en ai tout de même reposé un, celui d’Imre Kertész, Sauvegarde, que je trouvais un peu trop cher. J’ai acheté :

  • Eichmann à Jérusalem, d’Hannah Arendt que je n’ai pas encore lu (honte sur moi)
  • Hitler mon voisin, d’Edgar Feuchtwanger
  • Beyrouth centre-ville, de Raymond Depardon (qui expose au Carreau de Cergy depuis le 24 janvier)
  • La méthode de l’égalité, par mon ancien prof Jacques Rancière

Depardon et Arendt

Je crois que j’avais dit que j’arrêtais mais je suis incapable de dire non à un livre qui me tend les bras…
Ce matin j’ai pris les jeunes en photo et j’ai profité de ce moment pour poser quelques questions à une jeune fille qui s’appelle Souad. Je me suis laissé dire qu’elle était une grande lectrice et que c’est avec la lecture qu’elle avait appris à parler français, alors je lui pris quelques unes de ses précieuses minutes pour lui demander quel genre de littérature elle lisait. La réponse, prévisible, était sans appel : la littérature de la réalité. J’ai touché en plein cœur avec elle. Je lui ai demandé si elle voulait que je l’interviewe plus longuement pour mon travail universitaire. Pour elle, pas moyen de lire tout ce qui a trait à l’imaginaire, ça ne l’intéresse pas. Très intéressant. Je la pense suffisamment intelligente pour tenir le coup sur la durée et m’expliquer en long, en large et en travers son histoire de vie. Intelligente et solide pour ça.
Elle s’appelle Souad, a 22 ans et a la nationalité marocaine et elle est prête à se plier aux interrogatoires que je mènerai. Les choses n’annoncent bien. Ne reste plus qu’à élaborer le questionnaire.

La journée va vite se terminer ce soir, je ne rêve que d’une seule chose, aller me coucher et dormir pendant 10 jours.

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