Mardi 19
Je me suis levé très tôt ce matin, 4h45, je n’arrivais plus à dormir. Ce qui est plutôt bon signe, ça veut dire que je n’ai pas besoin de dormir.
Peut-être les histoires d’amours nomades d’Isabelle Eberhardt qui me font frissonner. J’en ai profité pour lire un bon nombre de pages du petit livre de Lieve Joris, Les hauts plateaux, qui m’a transporté sur les hauteurs du Congo, à deux pas de la frontière rwandaise. Même si je suis toujours fasciné par les histoires sans queue ni tête que peuvent raconter les conteurs d’histoires, j’ai du mal à me sentir attiré par une Afrique dans laquelle je n’arrive pas à me reconnaître. Je ne sais pas pourquoi, je fais des efforts pourtant, mais ça ne veut pas rentrer. J’adore pourtant écouter les histoires rituelles des Dogons, écouter les chants chrétiens des Abyssins, mais ce n’est pas le monde où je me sens bien.
Étrangement, je ressens le manque de plus en plus grand qu’a creusé en moi la Turquie et je finis par avoir peur de n’être le voyageur que d’un seul pays. Je me rappelle avoir dit un jour à quelqu’un qui n’arrivait à lire que Proust que ce n’était pas grave, qu’il pouvait très bien être le lecteur d’un livre, ou d’un auteur, pourvu qu’il trouve en lui la raison de fonctionner ainsi. J’ai bien peur d’être dans la même situation.
Je n’ai pas aimé Budapest et j’angoisse tellement de ne pas trouver ce que je cherche en Thaïlande (même si là où je vais, ce n’est pas toute la Thaïlande) que je ne pense à nouveau qu’à une seule chose… repartir en Turquie… Encore faut-il que je cherche réellement quelque chose là-bas… (en Thaïlande)
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