#78
Istanbul est en ébullition. La ville chauffe et ce que je prenais pour une aberration — Erdoğan au pouvoir depuis 9 ans, un islamiste modéré, conservateur libéral — est en train de faire du bruit. Les jeunes commencent à penser que c’est impossible que la majorité de la population soutienne encore cet homme autoritaire. Taksim chauffe. Lorsque j’étais à Istanbul en mai dernier, j’ai vu les premiers rassemblements à Beyoğlu, auxquels j’ai failli me mêler, avant de me raviser, de peur de me retrouver dans quelque chose qui pouvait très bien m’échapper.
Il y a toutefois peu de chances que les choses changent. La Turquie reste un pays tenu par une main de fer. Une main invisible, mais une main de fer.
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Par contre, il faudra dire à Brice Toussaint, que non, la Turquie ne vit pas le printemps arabe… Les Turcs sont Turcs, pas arabes. Et puis les Turcs ont déjà fait leur révolution forcée en 1923.