Depuis vendredi soir où je suis allé écouter des variations de oud à l’Institut du Monde Arabe, je n’entends plus dans mes oreilles que le chant sensuel de cet instrument qui, pour le coup, me donne des envies. Je me promets que si j’arrive à dompter mon saz (bağlama) je me mettrai un jour au ud sacré. Pour l’instant, j’avoue avoir du mal à comprendre la subtilité des quarts et des tiers de ton qui ne sont décidément pas dans notre culture occidentale. Ce n’est pas pour rien si c’est Pythagore qui a dessiné notre gamme harmonique. Tout ce qui en découle comme musique ne prend pas en compte cette facture qui parait dissonante à nos oreilles et qui pourtant baigne une grande partie du monde de ses accords terribles.

Photo © Marwa Morgan
Du coup, j’ai passé ma journée d’hier, enfin une grande partie, à écouter du ud, en faisant tourner les rythmes enivrants du Duo Sabîl (Ahmad Al Khatib & Youssef Hbeisch), mais aussi d’une découverte fascinante et subtile : le Trio Joubran, qui pour le coup développe une musique purement palestinienne incroyable… Trio Joubran qui a ouvert le festival de l’IMA cette année même. Il y a des sonorités soufies dans cette musique, quelque chose d’entêtant que je n’arrive pas à quitter pour m’en extraire.
Au programme de ma journée, Nusrat Fateh Ali Khan (pour le qawwalî du Pakistan) mais aussi Alim Qasimov que je viens de découvrir et qui est programmé à l’abbaye de Maubuisson à la fin de l’année.
Trop plein de tout, je lâche du lest ; je suis fatigué. Réellement fatigué et je n’ai pas très envie de retourner à l’université la semaine prochaine.
Par contre, j’ai hâte d’aller au concert demain soir à l’IMA : Joseph Tawadros Duo et Duo Sabîl. Cette année, le festival de musique de l’IMA met le oud en avant avec des créations qui risquent de valoir le coup.

Photo © Meaghan Courtney
J’ai terminé Carthage de Daniel Rondeau qui m’a réservé de belles surprises et commencé un pavé pour les longues soirées d’été : Jérusalem, de Simon Sebag Montefiore.
Une biographie d’une ville tout à fait exceptionnelle par un personnage d’une grande famille séfarade.
Mon récit m’est revenu par voie de mail avec des commentaires tout à fait bons, sur le style, sur le contenu, avec un bémol sur une phrase qui produit un contresens total avec le reste de l’écrit. Je viens de lire, c’est effectivement complètement à côté du sens que j’ai voulu lui donner. Il va falloir encore un peu de travail avant de passer à la suite, mais j’ai déjà fait à peu près 25% du boulot. Enfin, j’espère.
J’ai reçu aussi par mail le nom et les coordonnées de mon directeur d’article (MB), qui travaille à Bordeaux et avec qui je vais devoir travailler par mail ou par téléphone. Les choses se précisent de jour en jour. L’angoisse monte de manière proportionnelle.
J’ai vu mon directeur hier qui n’a pas encore regardé mes travaux pour le site internet, mais avec qui j’ai discuté du master. De nouvelles pistes pour moi.

Église Saint-Augustin, Paris
Il faudrait que j’avance dans mes carnets de voyage, mais tout se bouscule en moi. Je me suis donné trop de travail…
Paris me déprime. Je n’aime pas cette ville. Lorsque le soleil n’y brille pas, elle est morose, affligeante… Ma journée d’hier m’a rendu triste.