Istanbul est en ébullition. La ville chauffe et ce que je prenais pour une aberration — Erdoğan au pouvoir depuis 9 ans, un islamiste modéré, conservateur libéral — est en train de faire du bruit. Les jeunes commencent à penser que c’est impossible que la majorité de la population soutienne encore cet homme autoritaire. Taksim chauffe. Lorsque j’étais à Istanbul en mai dernier, j’ai vu les premiers rassemblements à Beyoğlu, auxquels j’ai failli me mêler, avant de me raviser, de peur de me retrouver dans quelque chose qui pouvait très bien m’échapper.
Il y a toutefois peu de chances que les choses changent. La Turquie reste un pays tenu par une main de fer. Une main invisible, mais une main de fer.

Par contre, il faudra dire à Brice Toussaint, que non, la Turquie ne vit pas le printemps arabe… Les Turcs sont Turcs, pas arabes. Et puis les Turcs ont déjà fait leur révolution forcée en 1923.
J’ai rencontré une personne hier soir, avec qui j’ai très légèrement discuté, qui m’a demandé où j’étais parti en vacances cet été. Je lui a répondu en Turquie, pendant 3 semaines. Elle m’a regardé avec des yeux effarés ; « Mais ça a dû te coûter les yeux de la tête !!! » Un rapide calcul m’a apporté la réponse. 1500 euros, pas plus, si je ne compte que l’avion et l’hôtel, mais le budget repas est dérisoire pour la Turquie. Second regard effaré. Quand je lui ai demandé ce qu’elle avait fait, elle, pour les vacances, elle m’a dit qu’elle avait dépensé 5000 euros (pour 4 personnes) pour passer 3 semaines dans un grand camping avec plein d’activités, dans le sud de la France… Un grand silence. Et je lui dit ; “tu n’a pas compté le prix de l’essence…”. Pour enfoncer le clou, j’ai pris un malin plaisir à continuer. “Donc morale de l’histoire, nous avons passé des vacances pour ainsi dire au même prix, mais toi tu étais dans le sud de la France, dans un camping…”
Je crois qu’elle n’a pas bien compris ce que je voulais dire… Mais ce n’est pas grave, vraiment pas.
Ce qui est certain, c’est que de cette personne, je ne pourrais pas me faire une amie.

Pour mémoire…

Photo © RIA Novosti – Anton Denisov
Déjà terminé le petit livre de Sven Hedin dont j’ai tiré quelques très beaux extraits, et j’ai commencé depuis hier un livre de Sylvain Tesson, L’or noir des steppes, voyage aux sources de l’énergie, un très bon livre, bonne écriture, sur le parcours d’un baril de pétrole depuis les confins de l’Ouzbékistan jusqu’au port de Çeyhan en Turquie. Je n’aime pas le personnage, que je trouve arrogant et vulgaire, mais je suis prêt à me laisser entraîner par ses écrits.
J’ai profité hier soir d’un moment de calme pour faire le plein de pantalons, tee-shirts, chaussettes, caleçons, histoire de renouveler un peu ma garde-robe. J’ai croisé à nouveau Adrien à la sortie de l’école, content de me revoir. Mon zouzou à moi ; pas une seule fausse note depuis dimanche dernier. Signe qu’il est bien reposé et bien dans sa tête.
Programme du week-end : boulot.
A écouter sur France Culture : Sur le bouddhisme