#98
Aujourd’hui séminaire avec toutes les écoles d’Île-de-France. Intervenant Jean-Paul Meyer de l’université de Strasbourg. Du coup, je loupe une journée de fac avec Schaller. Dommage mais bon, je suis réquisitionné. Mon directeur d’article m’a bien fait rire en commentant mon projet de titre d’article ; il me propose qu’on se voit le 11 septembre… à Paris, pas à Bordeaux….
J’exige du beau temps pour aujourd’hui, pas de la purée de pois fraîche comme hier. Sinon je démissionne.
Je retourne à Levallois, à cinq-cents mètres de là où je travaillais avant. C’est assez étrange comme sensation : c’est comme si cela faisait d’une autre vie dont j’essaie d’effacer jour après jour l’influence.
Je lis en ce moment, de manière fragmentaire Anabase de Saint-John Perse, dans ses œuvres complètes chez Pléiade, que j’ai acheté sur un coup de tête à cause d’une seule phrase. C’est une poésie mystérieuse, captivante, regorgeant de sucre comme un fruit passé au soleil, mais aussi compliquée, qui ne se satisfait que d’une lecture partielle tous les soirs.
… À la troisième lunaison, ceux qui veillaient aux crêtes des collines replièrent leurs toiles. On fit brûler un corps de femme dans les sables. Et un homme s’avança à l’entrée du Désert — profession de son père : marchand de flacons.
Saint-John Perse, Anabase
In Œuvres complètes,
Gallimard NRF, Pléiade
Photo © Mireille Fillol