#103
Ce matin, le goût des choses simples s’impose à moi et je me montre particulièrement attentif aux moindres détails qui me cernent : le motif doucereux d’un marque-page qui me suit dans tous mes déplacements livresques, un motif de tulipes ottomanes blanches et bleues brodé sur une fine bande de tissu, les pédoncules racornis de tomate cerise que j’ai grignotées hier soir, jetés nonchalamment sur la table, l’odeur encore un peu âcre du thé froid dans son bain macéré, celle un peu plus douce du papier imprimé sous mes doigts… La fatigue m’a quelque peu quitté, je me sens bien ce matin et la couleur du ciel annonce que je n’ai plus de souci à me faire pour quelques jours. Je vais faire un tour sur la terrasse dont la température n’est pratiquement pas redescendue dans la nuit ; il fait un temps de canicule au petit matin, mais qui aurait l’heur de s’en plaindre après une année d’automne…
Photo © Darwin Bell
Je n’aime pas tellement le jaune effronté du forsythia malingre qui pousse contre le mur nord de la cour. En revanche, j’aime sa traduction littérale (Ying Chun Hua) : « Fleurs qui souhaitent la bienvenue au printemps. »
Vincent Hein, L’arbre à singes
Carnets d’Asie
Denoël, 2012
Cette semaine l’emploi du temps est… estival. Aujourd’hui visite du musée du Quai Branly, demain rentrée le matin, déjeuner avec l’ESSEC le midi, visite du Musée d’art et d’histoire du judaïsme, mercredi rencontre avec l’EPIDE de Margny-lès-Compiègne, jeudi RTT pour aller au Louvre (cette fois-ci, je ne me suis pas gouré dans les jours). En gros, je risque de travailler un peu… vendredi matin. Sur le fronton de notre école : trouve le métier qu’il te faut et tu n’auras plus besoin de travailler un seul jour de ta vie…