#109
En passant vite fait avant-hier près de la travée verte, j’ai vu une femme pleurer seule sur un banc. Elle était loin de tout le monde, à l’écart, vraiment seule. Ça m’a fendu le cœur, mais cela aurait été mal venu que je m’arrête. Ce n’est pourtant pas l’envie qui m’en manquait.
Hier après-midi, longue discussion avec Hubert. Je l’aime bien, malgré tout ce que j’ai pu penser auparavant. Son ton calme et bienveillant est une baume bienfaisant, je l’avoue sans détour.
Il m’a juste mis un petit coup de pression en me demandant si j’avais terminé mon article… J’ai senti la terre se dérober sous moi. Il faut qu’à la fin de la semaine, je puisse envoyer quelque chose.
Photo © Kevin Lallier
C’est lorsque qu’on traverse à nouveau les lieux de son enfance qu’on se rend compte à quel point on les a habités, et combien ils sont inscrits dans notre chair et nous manquent. C’est une lumière différente qui éclairaient ces jours-là, une lumière familière comme la mort, à la fois attirante et redoutable.
J’ai enfin fait développer certaines de mes photos prises avec le reflex Olympus de mon grand-père. J’imagine que les pellicules devaient être anciennes car il y a un grain incroyable sur les photos. Heureusement que je n’ai demandé à avoir que le résultat sur CD avec le développement car 80% sont bonnes à jeter. J’ai apparemment une grosse sous-exposition avec la cellule, qu’il va falloir que j’ajuste pour avoir des photos potables. Au moins le rideau fonctionne parfaitement… Il me semble que mon grand-père l’avait fait réparer.
Le paysage, lui, s’il n’est pas animé, engage un dialogue avec celui qui le photographie, dans une relation ambigüe qui relève pour sa part de la posture. Il se révèle et se dévoile en même temps qu’il se voile, il énonce des postulats que seul l’œil du photographe est capable de recevoir dans le cadre de son objectif, et seul le photographe est capable de le faire évoluer.
Autocitation (21 septembre 2010)