Archive for July, 2013

#109

Jul 16 2013 Published by under Uncategorized

En passant vite fait avant-hier près de la travée verte, j’ai vu une femme pleurer seule sur un banc. Elle était loin de tout le monde, à l’écart, vraiment seule. Ça m’a fendu le cœur, mais cela aurait été mal venu que je m’arrête. Ce n’est pourtant pas l’envie qui m’en manquait.
Hier après-midi, longue discussion avec Hubert. Je l’aime bien, malgré tout ce que j’ai pu penser auparavant. Son ton calme et bienveillant est une baume bienfaisant, je l’avoue sans détour.
Il m’a juste mis un petit coup de pression en me demandant si j’avais terminé mon article… J’ai senti la terre se dérober sous moi. Il faut qu’à la fin de la semaine, je puisse envoyer quelque chose.

Wheat Field [E-X-P-L-O-R-E-D]

Photo © Kevin Lallier

C’est lorsque qu’on traverse à nouveau les lieux de son enfance qu’on se rend compte à quel point on les a habités, et combien ils sont inscrits dans notre chair et nous manquent. C’est une lumière différente qui éclairaient ces jours-là, une lumière familière comme la mort, à la fois attirante et redoutable.

J’ai enfin fait développer certaines de mes photos prises avec le reflex Olympus de mon grand-père. J’imagine que les pellicules devaient être anciennes car il y a un grain incroyable sur les photos. Heureusement que je n’ai demandé à avoir que le résultat sur CD avec le développement car 80% sont bonnes à jeter. J’ai apparemment une grosse sous-exposition avec la cellule, qu’il va falloir que j’ajuste pour avoir des photos potables. Au moins le rideau fonctionne parfaitement… Il me semble que mon grand-père l’avait fait réparer.

Le paysage, lui, s’il n’est pas animé, engage un dialogue avec celui qui le photographie, dans une relation ambigüe qui relève pour sa part de la posture. Il se révèle et se dévoile en même temps qu’il se voile, il énonce des postulats que seul l’œil du photographe est capable de recevoir dans le cadre de son objectif, et seul le photographe est capable de le faire évoluer.

Autocitation (21 septembre 2010)

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#108

Jul 15 2013 Published by under Uncategorized

J’avais dit que je ne travaillerai jamais dans le social. Regarde quel est mon métier aujourd’hui.
J’avais dit aussi que je n’aurai jamais besoin de faire un régime. La réalité et l’âge font que j’ai dû m’y mettre.
J’avais aussi dit que le sport, ce n’était pas pour moi. Je fais du vélo trois fois par semaine et j’ose à peine dire que j’y prends un vrai plaisir, que c’est presque devenu pour moi une nécessité. Un moment de calme et de solitude pendant lequel je peux me remettre à plat et faire de la place dans mon esprit.

FIAMME D' OBLIO

Photo © Fabio Gismondi

La lecture est comme un sport. Je me suis rendu compte qu’il fallait un petit temps pour rentrer dans le texte, que je ne pouvais pas m’y plonger d’un seul coup et surtout qu’il me fallait du calme. Le matin est un moment parfait pour cela. Le calme et le soleil levant sont mes alliés dans la lecture. Je ne supporte pas la musique, ni le bruit lorsque je lis. Une fois lancé, rien ne peut m’arrêter d’autre que l’heure de me préparer.

Je viens de commencer Siddhartha de Hermann Hesse, une lecture bienfaisante, douce, qu’il fallait que je lise depuis des années. Ce matin, j’ai dû me faire violence pour arrêter.

« Oui, pensait-il, en se tenant debout, la tête baissée, que resterait-il de tout ce qui paraissait sacré à nos yeux ? Que reste-t-il ? Qu’est-ce qui résiste à l’épreuve ? » Et il secoua la tête.

Hermann Hesse, Siddhartha
Editions Bernard Grasset, 1925
Traduit de l’allemand par Joseph Delage

Hier soir, j’ai fait du vélo à Beauchamp, une ville que j’aime beaucoup, dans laquelle il y a un tout petit centre ville et très peu de commerçants. La ville est pleine de grandes maisons bourgeoises construites sur des terrains immenses, plantés de chênes verts et de pins et pour toutes ces raisons, la ville ressemble à une ville de villégiature du bord de mer sur la côte Atlantique. Ses rues sont calmes et larges, il y a peu de passage. Aux abords de la ville, près de la forêt, on trouve un stade immense, un cimetière et des barres de HLM parquant ici toute la misère de la ville. A l’heure chaude de la fin de journée, quelques vieux étaient assis sur un banc tourné vers le stade désert, le cimetière dans le dos. J’ai réussi à m’y perdre, rallongeant passablement le temps que je m’étais imparti.

Ce matin, en arrivant au travail, un vieil homme avait posé son vélo au bord de la route, juste à l’entrée du parc, et regardait les voitures passer, assis sur un fauteuil qu’il devait avoir transporté avec lui.

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#107

Jul 14 2013 Published by under Uncategorized

Rien écrit depuis plusieurs jours, aussi bien ici que pour mes travaux de recherche. Ces jours, je n’arrive à rien fixer, mais je ne m’en fais pas pour autant et puis je préfère ne rien faire plutôt que de ne pas forcément bien faire. En fait, je passe du temps à observer les gens.
Hier soir chez mes amis de Mériel, je regardais avec une certaine curiosité leurs voisins à l’état sauvage puisque les clôtures n’ont pas encore été montées ; je me suis trouvé ébahi devant ces comportements qui consistent à élever les enfants comme des animaux, à ne pas parler avec eux, mais à leur gueuler dessus, à leur coller une gifle au lieu de leur expliquer pourquoi ils sont en train de faire une connerie. A peine 21h00 et les parents étaient déjà avinés, passés de l’autre côté avec leur amis avant d’aller voir le feu d’artifice. La petite, sans-gène, vient picorer dans nos assiettes et se voit retournée à l’envoyeur illico. Sans limites. L’autre gamin, hyperactif sous traitement est simplement infect et parle à sa mère comme à la pire des traînées… Je suis au spectacle. Aucune pudeur, la téléréalité en bas de chez soi, je n’en reviens encore pas. Plus dure sera la chute lorsque les clôtures verront le jour. Des limites imposées, ce sera la crise…

Encore deux semaines de travail, deux semaines entrecoupées d’un week-end en Bretagne, dans les terres hautes, trois jours en forme de saut de puce. Fin des cours le 26 pour les jeunes, le 31 au soir pour moi. Départ le 2 août au soir. Je commence déjà intérioriser mon parcours.

bouddha

Bangkok, Wat Pho, mars 2013

  • 2 août : départ de Paris (CDG)
  • 3 août : arrivée à Bangkok (BKK), nuit sur place
  • 4 août : départ pour Chiang Mai (CNX), arrivée le matin, 4 nuits sur place
  • 8 août : départ pour Bangkok (BKK), 4 nuits sur place
  • 12 août : départ pour Ko Samui (USM), bateau entre Ko Samui et Ko Phangan, arrivée à Haad Salad, 10 nuits sur place
  • 22 août : départ pour Bangkok (BKK) depuis Ko Samui, 5 nuits sur place
  • 27 août : départ pour Paris (CDG)

25 jours en tout, je reprends le boulot le 28 au matin, sans transition. Je ne sais pas encore ce que je vais emmener à lire, aucune idée. Certainement ma biographie de Jérusalem, mais pour le reste, j’hésite entre Deville et plein d’autres choses. Vu qu’à Chiang Mai il risque de pleuvoir vraiment beaucoup, je pense que les vacances vont commencer doucement avec des visites de temples, les vieux quartiers ; j’aurais certainement des choses à explorer bien couvert…

Presque terminé le deuxième volume de Je ne suis pas là, d’Olivier Barrot. Le premier m’avait un peu barbé, celui-ci m’achève. Son écriture est froide, à mille lieux de celle des écrivains voyageurs. Je le soupçonne d’avoir emprunté le titre à Bruce Chatwin. C’est rare tout de même que je saute des pages aussi facilement, d’habitude, je m’obstine un peu.

L’année prochaine j’aimerais partir au Liban, ou en Jordanie. J’ose à peine dresser la liste de mes désirs mais je continue à parcourir des doigts et des yeux les cartes du monde.

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