#143
Les choses se réinstallent doucement. La mélodie du quotidien comme une prison dont il faut sans cesse essayer de s’extraire… Les jours prochains vont être difficile, je le sens.
J’ai entamé ce matin L’arbre du voyageur, de l’écrivain japonais Hitonari Tsuji que j’avais déjà rencontré avec un tout petit livre chez 10/18, Objectif. Depuis quelques temps, j’ai écarté la culture japonaise de mon existence car je ne semble pas m’y retrouver ; tout y a l’air faux ou surjoué, codifié à l’extrême et j’avoue avoir de plus en plus de mal avec ces sociétés codifiées. Du coup, je me pose souvent la question de savoir quels sont les codes de la société dans laquelle je vis et j’ai beaucoup de mal à y voir clair. Est-on à même d’avoir suffisamment de recul sur ces codes alors que nous sommes baignés dedans comme un beignet dans son huile ? Est-ce que ces codes avec lesquels nous vivons sont supérieurs ou plus… plus quelque chose que les codes d’autres sociétés ?
Toujours est-il que j’aime beaucoup ce livre et que je vais avoir du mal à ne pas le finir extrêmement rapidement.
J’ai besoin de prendre du recul sur beaucoup de choses.
J’ai besoin de m’extraire.
J’ai besoin de redevenir moi-même.
Je ressens le besoin d’écrire, fortement. En réalité, j’avais compté sur le fait d’avoir du temps de repos pour pouvoir écrire tranquillement loin du tumulte et des tracas du quotidien, mais je me suis soustrait à tout ce que je m’étais fixé et j’ai vécu ces vacances dans une sorte de paresse qui ne me va pas au teint. D’aucun dira que les vacances sont faites pour ça, mais ça ne me va absolument pas. J’ai besoin de me remuer, de produire quelque chose, de n’être pas simplement le spectateur de quelque chose qui se passe en dehors de mon contrôle, et là, le compte n’y est pas. Je ne m’y retrouve pas du tout et ça me rend malheureux. Non, je ne suis pas satisfait de mon voyage, je n’y ai pas trouvé ce que je voulais même si j’ai beaucoup appris et beaucoup découvert. Mais ce n’est jamais assez pour moi.
J’ai des envies de partir, des envies de terroir, des envies de France romane, des envies de lieux secrets et reposants, des envies d’Italie, de Florence et de Venise, des envies de monuments où passer trop de temps, des envies d’Auvergne, de Saint-Nectaire, de ruisseaux de montagne, que sais-je encore ? Des envies jamais rassasiées, des envies qui me dévorent, et jamais assez de temps, jamais assez de satisfaction, jamais assez de mises à l’œuvre… Je mourrai un jour en ayant l’impression de n’avoir rien fait…
Je suis toujours la somme de ce que j’ai été hier…