#132

Dernier jour à Bangkok qui commence à me taper sur les nerfs. Je n’ai plus envie qu’on m’adresse la parole, j’ai la sensation d’être au milieu d’une vaste conspiration destinée à chasser le touriste pour l’escroquer. Même si je ne doute pas que ce soit confortable de se dire qu’il est facile d’escroquer des  gogos qui viennent d’ailleurs, je n’ai pas envie de faire partie du lot. La balade de Thonburi m’a conforté dans le fait qu’il existait dans cette vie des âmes pures. Je pense que je ne reviendrai pas à Bangkok, cette ville n’est pas dimensionnée pour ce que j’en attends. Dernier coup de poignard : je suis allé aujourd’hui me promener au grand marché de Chatuchak dans le nord de la ville, une sorte de grand bazar à tout au milieu de nulle part, derrière les montagnes de buildings où s’entasse la misère banlieusarde et les grands centres commerciaux cachés des panneaux encore plus immenses qu’eux. Acheté quelques fringues pas chères, un câble USB rigolo et mangé une crêpe à la banane et à l’oeuf sur le trottoir en sortant, faite par une musulmane qui louchait et à la peau blanchie. Pour repartir de la station de skytrain à Victory Monument, aucun taxi n’a voulu me ramener dans mon quartier ; trop loin selon eux. Le premier n’a pas voulu mettre le meter et me demandait le triple de ce que le taxi de ce matin m’a demandé, trois ou quatre m’ont dit non, dont un qui voulait les appeler avec mon portable avant même que je ne sois monté dans le taxi. Après un moment de dépit j’ai fini par trouver un gars un peu rude qui m’a emmené là où je voulais et à qui j’ai donné un gros pourboire. Je ne suis pas totalement dégoûté de cette ville ; il y a des gens sympas, mais ce n’est vraiment pas la majorité et rien n’est fait pour faciliter la vie de ceux qui viennent ici.
Pour finir en beauté, une grosse averse tandis que je mange dehors me cloue à la terrasse.