Depuis quelques jours, je suis en train de séparer des fichiers APE à l’aide de fichiers CUE. En essayant de comprendre comment ça marchait, je me suis rendu compte que tout ceci avait quelque chose d’assez poétique et de beau en soi. L’un des fichiers, le CUE, écrit au format texte, détermine les plages en fonction de leur durée en lui appliquant un certain nombre de paramètres qui seront repris dans le nom du fichier APE découpé. Le tout est hiérarchisé avec des tabulations dans le fichier, lesquelles hiérarchies déterminent la place de l’information. Je trouve ça assez magique. Simple, mais magique.
Cette semaine à l’université, les bergers ont sorti les moutons, qui sont allés se balader sur les pelouses de l’université ; ils vaquaient paisiblement dans le dos de l’intervenante, transformant un journée passionnante consacrée à la psychosociologie des organisations et des institutions (pffff) en un doux moment de rêverie. Une fille était en train de discuter avec un des agents de sécurité, et se retournant, elle est tombée nez à nez avec un de ces animaux, ce qui lui a procuré un sentiment d’effroi qu’elle a exprimé par un cri qui a dû s’entendre dans toutes les universités parisiennes.

Photo © Eduardo Amorim
Aujourd’hui, ça ne va pas trop, je me sens fatigué. Je me demande ce qui se passe, peut-être un excès de thé ces derniers jours, ou alors trop de tout en même temps. Pas de cours ce matin, je bosse à la maison.
— et debout sur la tranche éclatante du jour, au seuil d’un grand pays plus chaste que la mort,
les filles urinaient en écartant la toile peinte de leur robe.
Saint-John Perse, Anabase
In Œuvres complètes,
Gallimard NRF, Pléiade
Liste musicale du jour :
- Anthologie de la musique espagnole, Jordi Savall, 1993
- A Musical Banquet – Schein, Scheidt, Gabrieli – Hesperion XX
Ce soir déjà, comme un petit air de vacances, dernier jour pour mon fils, dernier jour de CM1.
Belle Égypte qui cette nuit, consciente de ses erreurs passées a refait sa révolution en destituant son président un peu trop religieux à leur goût. C’est la fin de l’entente entre l’armée et les Frères Musulmans, ce qui est une bonne chose, même si l’armée continuer d’avoir trop de pouvoir dans ce pays. Espérons que le choix du pays sera celui de la modernité et de la raison (je n’ai pas dit démocratie, ce qui ne veut plus rien dire). Il est temps par ce biais qu’une partie du monde arabe ne désire plus devenir un califat, mais une grande nation forte et fière.
A l’orient du ciel si pâle, comme un lieu saint scellé des linges de l’aveugle, des nuées calmes se disposent, où tournent les cancers du camphre et de la corne…
Saint-John Perse, Anabase
In Œuvres complètes,
Gallimard NRF, Pléiade

Photo © Pablo Twose Valls
Pendant ce temps là, plus personne ne parle de Taksim toujours occupé par les hommes debout, ou pire, la Syrie, toujours sous le feu de son tyran.
Ce matin traine des pieds comme un enfant qui ne veut pas aller à l’école, ce matin reste endormi sous son ciel poudreux…
Retour en arrière. Les insultes sont certainement souvent proférées pour dissimuler des remords ou la conscience de s’être comporté de la manière de certains suidés se vautrant dans la fange. C’est plus facile de devenir méchant quand on s’est mal comporté déjà par le passé, l’entraînement est déjà passé, on n’en est plus à l’échauffement. Ça me passe au-dessus, mais alors, gentiment… J’ai bien fait de ne plus rien écouter venant de ce côté-là depuis de longs mois, parce que le verbiage et les geignements qui se satisfont d’eux-mêmes ont tendance à m’exaspérer. Je ne m’abaisserai pas à répondre, ni même à en reparler, j’ai bien d’autres choses à faire.
Séminaire catastrophique hier. Intervenant mou, puis arrogant et enfin presque provocant. Dire devant une assemblée de formateur qu’on ne se forme pas pour sa satisfaction personnelle est à la limite du cas absurde… Rien de bon là-dedans, si ce n’est que ça a été l’occasion de revoir mes petits collègues, dont une qui sera en congés maternité à la fin de la semaine.
Ce matin, retour à la fac et la semaine prochaine emploi du temps à l’école très allégé. Carole a secoué les puces aux autres hier, en mon absence.
Demain matin dernière séance de kiné et ce matin à la pesée, arrivé à presque trois kilos en moins… ça se fête…

Photo © whl.travel
Des mots de Littell qui résonne à l’intérieur de moi, me disent que nous autres avons perdu le sens des relations humaines et que nous avons fort à apprendre de ceux que nous prétendons devoir éduquer, des mots qui me disent aussi combien j’ai eu du mal à comprendre ce qui s’est passé à Istanbul avec les personnes que j’y ai rencontrées.
J’ai encore de la fièvre et je demande qu’on aille m’acheter de l’ibuprofène. Je tente de donner un billet. Bilal : « Si tu offres de l’argent, c’est que tu es avare. Parce que quand je viendrai chez toi, tu n’offriras pas l’hospitalité. »
Jonathan Littell, Carnets de Homs
Gallimard, NRF, 2012