J’aime bien le mercredi matin. Je dis ça sans savoir pourquoi.
En quelques dizaines de minutes j’ai terminé les pages d’un livre commencé l’hiver dernier : Winter de Rick Bass. Très joli texte sur l’isolement, la vie dans les recoins des Etats-Unis lors de l’hiver rigoureux d’un écrivain, sur l’éveil de la nature au travers des yeux d’un gars du sud. Je ressors du livre complètement gelé, à moins qu’il ne fasse réellement froid dans la pièce, du coup je me refais un café très fort. Dehors il pleut. La vie court au ralenti.

Je crois que j’ai encore blindé mon planning pour la matinée et je pense qu’une fois de plus je n’aurais pas le temps de faire la moitié de ce que j’avais prévu de faire. Pas grave. Je suis heureux comme ça. Activité prévue pour ce matin, supports de cours. Vérifier le dernier que j’ai introduit dans la grille, quelques petites choses ne vont pas. Créer un support sous forme de QCM pour le Cambodge. Toc.

Gonflé à bloc pour cette journée.

9h40 : Non non non, je ne suis pas en fait pas dans de bonnes dispositions aujourd’hui… Je ne sais pas pourquoi mais plus ça va, plus je m’interroge sur les rapports de pouvoir au sein de mon association. Sans me dire que je ne comprends pas, je dirais plutôt que j’apprends. J’apprends que c’est un exercice solitaire, solitaire et politique. Politique, donc compliqué.

6h35 : Je viens juste de terminer d’Ohran Pamuk, Mon nom est rouge, une très belle réflexion sur les liens de l’image dans une société à cheval entre Orient et Occident. Un regard sur le passé, sur les tensions entre les passéistes et les novateurs, entre religion et civilisation. A présent, et comme à chaque fois que je termine un livre passionnant, je me sens dans une sorte de désarroi, une cassure amoureuse. Ce n’est quand même pas comme si je n’avais plus de livres à lire chez moi…

Nouveau responsable sur un autre site. Je regrette de ne pas avoir posé ma candidature pour une question d’orgueil, mais je préfère être resté sur mes positions pour mon bien, pour ne pas entrer dans des querelles qui risquent de me dépasser. Il fait soleil. J’ai le regard en l’air, vers le skydome, vers le ciel bleu ; j’ai des rêves de soirées bleutées dans le désert, des rêves d’Égypte, des songes de sable et de chaleur…

J’ai pris Souad en coordination. Elle semble avoir besoin d’attention, mais il y a de gros problèmes d’attitude avec les autres. Elle prend beaucoup de place, n’est pas très agréable avec les autres. Évidemment, il n’y a que moi qui me suis positionné pour m’occuper d’elle et je ne sais pas si je dois m’en inquiéter ou pas.

C’était hier l’anniversaire de mon père. Je lui ai parlé longuement au téléphone, nous avons évoqué ses vacances à Porto-Rico, le travail qui bat son plein. Je crois qu’il va me falloir pas mal de soleil pour me changer les idées à mon tour.
J’ai rédigé une bonne partie de mon récit d’investigation, une bonne moitié, dans la seule journée d’hier, j’en ai les yeux qui se froncent tous seuls à l’idée.

La journée a à peine commencé que j’ai réussi à briser l’écran de mon téléphone. Comment croire qu’une journée peut être agréable après ceci ? Il va me falloir énormément de courage pour aujourd’hui. Je repense à Istanbul comme une seconde maison. Si l’idée d’y aller m’angoissait, j’ai aujourd’hui une sensation de manque cruel et l’impression assez vive d’être familier des lieux. C’est étrange qu’une alchimie aussi puissante se soit installée aussi vite.