#110

Jul 17 2013

Mon corps ce matin, est tout endolori des excès de la journée d’hier. Pas vraiment préparé, j’ai mené mon corps sur la pente de l’effort beaucoup trop loin. Courbatures, douleurs, fatigue s’ensuivent. Bien fait.
Ce matin, une sorte de paix me gagne, nombre de choses ont en moi expiré. Globalement, je suis plus souvent que de raison dans l’extase des instants, dans l’absolue immédiateté du bonheur, les effets polluants sont évacués.
Je sais à présent de quel côté entrer en Thaïlande.

Rien n’est l’œuvre des démons, car il n’y a pas de démons. Chacun peut être magicien et atteindre son but, s’il sait réfléchir, s’il sait attendre, s’il sait jeûner.

Hermann Hesse, Siddhartha
Editions Bernard Grasset, 1925
Traduit de l’allemand par Joseph Delage

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#109

Jul 16 2013

En passant vite fait avant-hier près de la travée verte, j’ai vu une femme pleurer seule sur un banc. Elle était loin de tout le monde, à l’écart, vraiment seule. Ça m’a fendu le cœur, mais cela aurait été mal venu que je m’arrête. Ce n’est pourtant pas l’envie qui m’en manquait.
Hier après-midi, longue discussion avec Hubert. Je l’aime bien, malgré tout ce que j’ai pu penser auparavant. Son ton calme et bienveillant est une baume bienfaisant, je l’avoue sans détour.
Il m’a juste mis un petit coup de pression en me demandant si j’avais terminé mon article… J’ai senti la terre se dérober sous moi. Il faut qu’à la fin de la semaine, je puisse envoyer quelque chose.

Wheat Field [E-X-P-L-O-R-E-D]

Photo © Kevin Lallier

C’est lorsque qu’on traverse à nouveau les lieux de son enfance qu’on se rend compte à quel point on les a habités, et combien ils sont inscrits dans notre chair et nous manquent. C’est une lumière différente qui éclairaient ces jours-là, une lumière familière comme la mort, à la fois attirante et redoutable.

J’ai enfin fait développer certaines de mes photos prises avec le reflex Olympus de mon grand-père. J’imagine que les pellicules devaient être anciennes car il y a un grain incroyable sur les photos. Heureusement que je n’ai demandé à avoir que le résultat sur CD avec le développement car 80% sont bonnes à jeter. J’ai apparemment une grosse sous-exposition avec la cellule, qu’il va falloir que j’ajuste pour avoir des photos potables. Au moins le rideau fonctionne parfaitement… Il me semble que mon grand-père l’avait fait réparer.

Le paysage, lui, s’il n’est pas animé, engage un dialogue avec celui qui le photographie, dans une relation ambigüe qui relève pour sa part de la posture. Il se révèle et se dévoile en même temps qu’il se voile, il énonce des postulats que seul l’œil du photographe est capable de recevoir dans le cadre de son objectif, et seul le photographe est capable de le faire évoluer.

Autocitation (21 septembre 2010)

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#108

Jul 15 2013

J’avais dit que je ne travaillerai jamais dans le social. Regarde quel est mon métier aujourd’hui.
J’avais dit aussi que je n’aurai jamais besoin de faire un régime. La réalité et l’âge font que j’ai dû m’y mettre.
J’avais aussi dit que le sport, ce n’était pas pour moi. Je fais du vélo trois fois par semaine et j’ose à peine dire que j’y prends un vrai plaisir, que c’est presque devenu pour moi une nécessité. Un moment de calme et de solitude pendant lequel je peux me remettre à plat et faire de la place dans mon esprit.

FIAMME D' OBLIO

Photo © Fabio Gismondi

La lecture est comme un sport. Je me suis rendu compte qu’il fallait un petit temps pour rentrer dans le texte, que je ne pouvais pas m’y plonger d’un seul coup et surtout qu’il me fallait du calme. Le matin est un moment parfait pour cela. Le calme et le soleil levant sont mes alliés dans la lecture. Je ne supporte pas la musique, ni le bruit lorsque je lis. Une fois lancé, rien ne peut m’arrêter d’autre que l’heure de me préparer.

Je viens de commencer Siddhartha de Hermann Hesse, une lecture bienfaisante, douce, qu’il fallait que je lise depuis des années. Ce matin, j’ai dû me faire violence pour arrêter.

« Oui, pensait-il, en se tenant debout, la tête baissée, que resterait-il de tout ce qui paraissait sacré à nos yeux ? Que reste-t-il ? Qu’est-ce qui résiste à l’épreuve ? » Et il secoua la tête.

Hermann Hesse, Siddhartha
Editions Bernard Grasset, 1925
Traduit de l’allemand par Joseph Delage

Hier soir, j’ai fait du vélo à Beauchamp, une ville que j’aime beaucoup, dans laquelle il y a un tout petit centre ville et très peu de commerçants. La ville est pleine de grandes maisons bourgeoises construites sur des terrains immenses, plantés de chênes verts et de pins et pour toutes ces raisons, la ville ressemble à une ville de villégiature du bord de mer sur la côte Atlantique. Ses rues sont calmes et larges, il y a peu de passage. Aux abords de la ville, près de la forêt, on trouve un stade immense, un cimetière et des barres de HLM parquant ici toute la misère de la ville. A l’heure chaude de la fin de journée, quelques vieux étaient assis sur un banc tourné vers le stade désert, le cimetière dans le dos. J’ai réussi à m’y perdre, rallongeant passablement le temps que je m’étais imparti.

Ce matin, en arrivant au travail, un vieil homme avait posé son vélo au bord de la route, juste à l’entrée du parc, et regardait les voitures passer, assis sur un fauteuil qu’il devait avoir transporté avec lui.

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