#121
Voilà, c’est terminé. L’année de l’école est close depuis 17h00. Cela faisait déjà trois jours que nous n’avions plus de stagiaires sur le site et cela fait trois jours que je tourne comme un lion en cage. Non parce que je ne sais pas quoi faire ; j’ai toujours fort à faire, mais parce que lorsque les jeunes ne sont pas là, ce n’est pas pareil. Je crois que j’ai bien aimé travailler pendant ce semestre, même si nous avons eu des cas difficiles.
Nous avons tout rangé, bouclé nos dossiers (enfin surtout les autres, parce que moi j’ai toujours un peu de trucs en retard, sinon c’est trop beau), éteint les imprimantes, rangé nos bureaux, fermé les portes, éteint le serveur, mis le standard sur répondeur, jeté quelques papiers, fermé les stores, et puis nous avons éteint les lumières et mis l’alarme. Nous sommes tous partis ensemble, parce que nous sommes une équipe, parce que nous nous apprécions tous énormément et parce que si nous étions tous contents d’être enfin en congés, nous sommes toujours à chaque fois un peu tristes de nous séparer.
Tigran a passé ces trois derniers jours à l’école pas loin de nous et c’était très bien comme ça.
Je sens comme une sorte de libération, une paix intérieure s’emparer de moi, quelque chose d’incroyablement lénifiant…
C’est le temps des vacances. Il me reste deux jours avant de tout boucler. Ce soir, je ne fais rien. Repos.
Place du Martray, Cathédrale, Tréguier (Landreger)
Côtes d’Armor, juillet 2013
Je vais te dire comment apprendre. Il n’y a pas d’autre façon. Appuie ton bras gauche sur la table devant toi, la main à demi ouverte, le pouce détendu, et avec la droite dessine ce que tu vois, une fois , deux fois, trois fois, mille fois. Tu n’as pas besoin de modèle ni de maître. Il y a tout dans une main.
Mathias Enard, Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants
Actes Sud, 2010